Le symposiuM de la Rochelle a débuté avec une conférence sur l’intérêt de la relation centrée. Emmanuel D’Incau a pris la parole,
et après plusieurs questionnaires interactifs afin d’évaluer les connaissances des participants sur la relation centrée, divers rappels ont été effectués.
La relation centrée (RC)
Elle est sensiblement la même que l’OIM (Occlusion d’Intercuspidie Maximale) lorsqu’il y a assez de dents. Il n’y a pas de consensus dans la littérature mais on
considère qu’on a une OIM fonctionnelle lorsqu’on a trois couples de dents cuspidées résiduelles. Il faut que les dents résiduelles assurent un calage optimal et reproductible, et il faut un
faible différentiel transversal entre l’OIM et l’Occlusion de Relation Centrée (ORC).
Elle correspond à une position articulaire de référence, soit une position non dentaire de référence, un concept prothétique sans définition consensuelle et à une réalité anatomo-fonctionnelle. Finalement, on retrouve différentes manières de prendre la RC, ce qui compte est le fait qu’elle soit reproductible.
À partir du moment où la RC est utilisée, les dents restantes ne servent plus de base.
Elle s’obtient par mouvement pendulaire d’abaissement/élévation, d’absence de rétrusion mandibulaire, avec la tête stabilisée dans le prolongement du
corps.
À chaque fois que c’est possible, choisir l’OIM car c’est beaucoup plus simple. Lorsque l’OIM n’est plus la référence, prendre la RC, réévaluer la RC et refaire un projet prothétique avec la nouvelle OIM.
Christian Moussally est ensuite intervenu en expliquant que chacun possède une plage de tolérance vis-à-vis des restaurations et des dimensions d’occlusions que
l’on a en bouche. Avec le temps, cette plage de tolérance tend à diminuer chez chacun, et c’est lorsque l’on en sort que la nouvelle OIM devient pathologique. On doit alors pousser le plus
possible nos patients dans la normalité, afin qu’ils restent continuellement à l’intérieur de cette plage de tolérance.
Christian conseille de conserver l’occlusion de confort en OIM si possible. Il conseille aussi de privilégier un enregistrement de l’occlusion en début de séance
car l’occlusion peut ne plus être stable après une ouverture buccale longue lors d’une séance difficile. Il vaut mieux travailler par sextant plutôt qu’en arcade complète lors des réhabilitations
complètes : commencer en postérieur sur chacun des sextants, puis finir par l’antérieur.
Si notre patient présente une pathologie articulaire, ne pas hésiter à l’adresser vers un occlusodontiste pour qui c’est la spécialité. De ce fait, la plupart du
temps les patients reviennent après avec une gouttière de libération occlusale et une occlusion stable. Dans ce cas-là, il est conseillé de conserver l’occlusion trouvée par la
gouttière.
Christian Moussally nous a rappelé que la RC correspond à :
- une position physiologique,
- une position reproductible,
- une position réitérative dans un temps donné et pour une posture corporelle donnée et enregistrable à partir d’un mouvement de rotation mandibulaire (définition
du Conseil National de l’Ordre de 2001).
Il conseille d’augmenter la DVO (Dimension Verticale d’Occlusion) en cas de perte de substance sur une grande étendue, comme pour une malformation amellaire, des
usures et vieillements de restaurations anciennes, ou un plan d’occlusion oblique.
Afin d’enregistrer la RC, il nous a présenté le Jig de Lucia, qui prend appui sur les incisives maxillaires. Muni d’un plan de glissement qui recouvre les faces
palatines, ce Jig est orienté à 30°, environ comme les pentes condyliennes. Les incisives mandibulaires prennent alors appui sur ce Jig, ce qui oriente la mandibule. Il nous déconseille de
manipuler la mandibule, mais plutôt d’accompagner le patient.
Le déprogrammeur de KOIS est une cale antérieure horizontale qui va permettre un appui des incisives mandibulaires, parallèle au plan d’occlusion. Bien qu’il soit
utile en cas de classe III squelettique, notre intervenant a préconisé un port 20h/24 pendant une semaine. Pour enregistrer l’occlusion, il est plus simple d’utiliser un Jig, qui prend moins de
15 mn.
Il propose alors de réaliser un Jig par CFAO, à l’aide du CEREC, par la réalisation d’un bridge couronne intersection en teliocad. On n’oubliera pas d’activer
l’articulateur virtuel (après des empreintes optiques complètes, ou au moins de 15 à 25) et de nettoyer nos modèles après la prise d’empreinte même en virtuel ! On trace alors nos limites en
faisant de petits crochets en vestibulaire. L’angulation de notre Jig à 30° sera bien vérifiée.
On règlera ensuite le Jig après réalisation à l’aide d’un papier articulé à 40 microns. Il faut que les contacts soient réitératifs. Une fois notre Jig retouché, on
rajoute du silicone d’occlusion afin d’enregistrer notre occlusion.