Conférence AO Paris du jeudi 23 Mars - Reportée !

Pendant longtemps se sont opposées esthétique et fonction : lorsqu'on refaisait un sourire il ne pouvait pas être fonctionnel et lorsqu’on refaisait une occlusion il ne allait pas sourire... les dentistes “fonctionnels” travaillaient avec des des céramistes de la même caste et les dentistes “esthétiques “ avec leurs homologues artistes de laboratoire...

Un peu castrateur, surtout pour les patients : “ Mme Martin, vous avez un beau sourire, de quoi vous plaignez-vous ...” Mr Dupont, vous êtes confortable , vous ne voudriez pas être beau en même temps, ce n’est pas raisonnable...”

Nous rêvons tous de faire beau et fonctionnel, est ce possible aujourd’hui ?

Résumons : beau, on sait faire, fonctionnel on sait faire, il nous manque plus que la passerelle entre les deux... une passerelle ou le pont de Millau ?

Dans un premier temps il faut savoir définir si le patient qui veut beau et fonctionnel est beau ou pas beau, fonctionne ou pas et quand il n’est pas beau et qu’il ne fonctionne pas non plus c’est encore un peu plus compliqué...

Donc , on va commencer par mener une enquête et prendre connaissance de son état fonctionnel : est il en bonne relation interarcade ( RIA ), à la bonne DVO, est il bruxomane, et présente-t-il une dysocclusion ? Les techniques d’occlusion neuromusculaires et leur support numérique associés ( J5, K7 Myotronics®, Modjaw) à des connaissances posturales, aux tests de résistance vont nous éclairer sur l’état d’équilibre occlusal de notre patient.

L’enregistrement des arcades par scanner numérique et le positionnement numérisé de la nouvelle RIA dans l’espace vont nous affranchir de l’arc facial et de l’articulateur mécanique. Cette technologie numérique va permettre de construire des orthèses de rééducation en impression 3D d’une extrême précision. Nous verrons que cette technologie nous délivre des contraintes physiques de l’enregistrement classique à travers divers matériaux.

L'étude esthétique à travers l’application d’analyse EASY® va guider l’architecture du wax numérique.

Et c'est là que ça se complique, il faut mettre les dents au bon endroit pour que ça soit beau et qu’elles soient bien ordonnées pour qu’elles soient efficaces et fonctionnelles... et se posent les questions suivantes :

• quel est le rôle des incisives centrales dans le sourire ?
• qu’est ce que le plan frontal esthétique
• si l’on augmente la DVO comme nous le demande l’analyse fonctionnelle, pourra t-on avoir un sourire équilibré ?
• existe t-il une enveloppe de DV qui nous permettrait de résoudre la quadrature du cercle?

Si nous arrivons à répondre à ces questions, alors le laboratoire élaborera des wax numériques qui seront transformés en masques, ou mock ups, directement dans la bouche du patient qui deviendra le laboratoire vivant de nos réflexions sur son sourire et sa fonction.

Une période d’observation , de transition de temporisation viendra confirmer , ou permettra d’affiner ou de corriger le concept esthétique et fonctionnel. Et ce ne sera toujours pas gagné car il faudra transformer l’essai en victoire ... pour le patient..!

Lorsque le sourire et la fonction définitifs ne s’opposeront plus et que le patient sera réhabilité, le temps et seulement lui nous dira si le traitement est réussi . Alors comme l’architecte, nous aurons réussi à faire beau, fonctionnel et durable.