AONews. Qui est Nicolas Lehmann, et quel est son parcours ?
Nicolas Lehmann. Je suis chirurgien-dentiste libéral exerçant à Andrézieux-Bouthéon (situé à 15 km de St Etienne- Loire). J’ai effectué ma 1ère année de médecine à St Etienne, puis mes études odontologiques à la faculté de Lyon. En 2000, à la fin de ma 5ème année, j’ai passé le concours d’internat. J’ai choisi de l’effectuer à Paris. Mon service d’affectation était le service d’odontologie de l’Hôpital Albert Chenevier (Créteil). A la suite de mon internat j’ai passé ma thèse d’exercice (mon directeur était le Pr Michel Degrange), puis j’ai effectué un DEA biologie de l’os, des articulations et des biomatériaux des tissus calcifiés, (mon directeur était...le Pr Degrange). J’ai ensuite pris un poste d’assistant hospitalo-universitaire à la faculté d’odontologie de Lyon et j’ai mené en parallèle une thèse d’université (PhD) (ma directrice était le Pr Françoise Bleicher et mon co-directeur était toujours Michel Degrange).
Après avoir soutenu ma thèse d’Etat et terminé mon assistanat, j’ai pris conscience que le monde universitaire évoluait dans une direction qui ne me correspondait pas ou plus… Je l’ai donc quitté pour m’installer en libéral. J’ai aujourd’hui une activité d’omnipraticien avec une activité plus spécifique en restauratrice, prothèse et implantologie. Je travaille dans mon cabinet, seul praticien, avec mes assistantes. Je me forme régulièrement en participant comme apprenant à des formations continues ou des diplômes universitaires et j’interviens également comme formateurs dans de nombreuses structures privées de formation continue.
AON. Avez-vous eu des mentors et que vous ont-ils apporté ?
N.L. Mes deux mentors ont été bien évidemment le Pr Michel Degrange, puis Gil Tirlet. Ils m’ont inculqué la rigueur d’exécution, la réflexion sur la prise de décision thérapeutique, l’humilité devant nos traitements.
AON. Quel est votre rôle et votre implication dans l’ADF 2024 ?
N.L. Je suis le directeur scientifique et mon rôle est double. Avant le congrès, il s’agissait d’établir avec mon comité scientifique, et le comité de pilotage de l’ADF, le programme scientifique du congrès et de sélectionner les conférenciers. Pendant le congrès il sera de contrôler que le contenu scientifique des conférences est conforme à ce que l’on a imaginé. J’aurai également le plaisir de rencontrer et d’accueillir l’ensemble des conférenciers. Par leur présence ils contribuent à ce que cette édition 2024 soit une réussite !
AON. Comment avez-vous été approché et quelle a été votre réaction ?
N.L. C’est Julien Laupie, secrétaire général de l’ADF qui m’a contacté. Ça a été une surprise et un vrai honneur qu’il me propose ce poste. J’ai pris quelques jours pour réfléchir avant d’accepter, car je savais que c’est beaucoup de travail qui demande un grand investissement, et donc une organisation pendant cette mission. Mais je ne regrette pas mon choix car c’est une aventure incroyable.
AON. Comment avez-vous sélectionné les 10 praticiens qui vous entourent au sein du comité scientifique pour cette édition ?
N.L. Cette équipe qui m’entoure dans la conception de ce programme de formation est composée de 10 experts, chacun dans sa discipline. Ce sont des cliniciens, issus du monde universitaire et/ou libéral. J’ai souhaité constituer une équipe équilibrée, paritaire homme-femme, qui représente la profession dans sa diversité et venant des différentes régions de France et surtout qui partage de belles valeurs humaines.
AON. Quelle est votre touche personnelle, l’accent que vous avez voulu mettre pour cette saison ?
N.L. Cette année, de nouvelles séances sont à découvrir : des cycles de formation, des séances 100% vidéo et une séance phare inédite. Les cycles durent 6 heures sur une journée, au cours desquelles l’apprenant aura une vision exhaustive d’un sujet avec différents modes d’apprentissage : conférence, travaux pratique, démonstration en directe sur patient, travaux dirigés
Le format inédit de présentations 100% vidéos, commentées par les conférenciers, vous permettra de visualiser et d’analyser les gestes et tours de main à mettre en œuvre, pour réaliser ces actes cliniques dans votre cabinet.
La séance phare, du mercredi 27 novembre, sera inédite dans sa conception, dans sa présentation et dans son timing. C’est la première fois que les membres du comité scientifique du congrès feront des conférences qui seront toutes plus dynamiques et surprenantes les unes que les autres ! Je vous laisserai le découvrir. Donc c’est une séance incontournable à ne manquer sous aucun prétexte !
AON. Vous formez des praticiens au sein de Clinic All. Qu’est-ce que vous apporte personnellement le fait de former d’autres praticiens ?
N.L. Clinic All est une société de formation continue pour les chirurgiens-dentistes dans laquelle je m’investis depuis de nombreuses années en tant que formateur et dirigeant associé. Plus de 100 journées de formation associant théorie et travaux pratiques sont dispensées par an. Depuis le mois de janvier j’ai décidé de prendre du recul pour avoir plus de temps pour moi. Je ne suis donc plus associé à cette structure. C’est Sébastien Monchanin qui dirige maintenant exclusivement Clinic All. Pour ma part je continuerai à venir de temps en temps mais comme intervenant « extérieur ».
AON. Est-ce qu’aujourd’hui la formation privée est selon vous indispensable ?
N.L. Oui elle est indispensable car il est important que les praticiens se forment pendant toute leur carrière. Elle ne s’oppose pas à la formation continue universitaire. La force des formations universitaires c’est l’obtention d’un diplôme d’état et de travailler sur patient. Mais les structures universitaires n’ont pas, je pense, la capacité et les moyens de pouvoir dispenser l’ensemble de la formation continue. Donc c’est une très bonne chose qu’il y est la formation privée. Elle a pleinement sa place car elle est souvent de grande qualité pour la majorité des formations actuellement dispensées. L’importance grandissante de celle-ci et le nombre de praticiens qui y ont recours montre qu’elle est aussi appréciée voir même plus que la formation continue universitaire.
AON. Les 3 sessions du congrès 2024 qu’il ne faut surtout pas louper ?
N.L. C’est difficile de choisir car le programme est super… je sais je ne suis pas objectif !
La séance phare du mercredi 27 novembre (avec ces 2 parties : une sur l’intelligence artificielle avec David Gruson et l’autre partie avec les membres du comité scientifique) (séance B15)
J’ai ensuite envie de mettre en avant les conférenciers étrangers car c’est une chance d’avoir à l’ADF des conférenciers de renommée internationale La conférence de Joseph KAN le mercredi 27 novembre (séance B16) et celle de Victor Clavijo le jeudi 28 novembre (séance C36)
AON. Clinic All, ADF, quel est votre prochain projet ?
N.L. On va déjà concrétiser le congrès ADF 2024 et on verra après. Mais ce ne sont pas les idées qui manquent….
AON. Si vous deviez changer quelque chose dans votre carrière que feriez-vous ?
N.L. Rien ! je ne regarde pas en arrière, j’avance.
Propos recueillis par Julien Biton