Alternatives inlay core / cobalt chrome
Dossier Reconstruire la dent dépulpée - AO News #63 Décembre 2023
Introduction
A l’horizon 2027, l’Union Européenne prévoit d’interdire l’utilisation du Cobalt en dentaire. Le cobalt est un métal très utilisé chez nous dans nos alliages de prothèses : couronne, châssis et Inlay core.
Là où on peut trouver une alternative pour les couronnes par exemple avec les éléments en zircone, pour les inlays core cela n’est pas aussi évident. C’est pour cela que nous vous proposons aujourd’hui une réflexion sur des alternatives à nos traditionnelles inlay core en cobalt chrome.
Cahier des charges d’un inlay core
Un inlay core idéal doit :
- être étanche,
- avoir un module d’élasticité proche de celui de la dentine pour une meilleur transmission des forces,
- facilité de mise en place,
- facile à concevoir,
- adaptable en bouche,
- esthétique,
- coût raisonnable
Inlay core en titane
Le titane est un métal incontournable dans le monde de la santé aujourd’hui. Il est biocompatible, résistant et disponible. Il a fait ses preuves dans le monde de l’implantologie il est donc naturel de penser que l’on pourrait utiliser le titane pour la fabrication de nos inlay core.
Indication
Voyons tout d’abord si le titane réponde à notre cahier des charges :
Le titane répond partiellement à notre cahier des charges, tout comme le cobalt chrome son module d’élasticité est bien plus élevé (100GPa) que celui de la dentine (18GPA), il existe donc un risque de transmission de force trop importante dans la dent entrainant une fracture. La forme de préparation doit donc être comme pour les inlays cores conventionnelle suffisamment longue pour que ces forces soient réparties tout le long de notre racine et avoir un tenon le plus anatomique possible.
Conception
Préparation
La préparation pour un inlay core en titane ne change pas par rapport à un inlay core en cobalt chrome c’est-à-dire une désobturation du canal avec des forêts largo jusqu’à la Lt – 5 mm.
Empreinte
Le titane est un matériau usinable il faut obtenir un modèle numérique.
Empreinte numérique : avec un scan post cette empreinte est facile à réaliser mais pour les canaux longs il est difficile d’avoir un tenon réellement anatomique sur toute la longueur or un tenon anatomique aura une meilleure transmission de force dans le canal.
Empreinte conventionnelle : il est possible de réaliser une empreinte conventionnelle qui sera scanné par votre prothésiste. Leur caméra sont généralement plus puissantes et il sera peut-être possible d’avoir enregistrement du canal un peu plus grand.
Essayage et scellement
Le titane est difficilement modifiable en cabinet car difficile à fraiser.
L’inlay core en titane est scellé de manière conventionnelle avec un CVI de scellement.
Conclusion sur le titane
L’inlay core en titane semble une alternative acceptable pour le remplacement de l’inlay core en cobalt chrome, assez proche de ce dernier.
Nous pouvons noter toutefois deux problèmes majeurs :
- le coût qui reste important au vu du tarif de l’inlay core qui diminue,
- le nombre de prothésiste encore limité qui propose ce matériau.
Inlay core en composite de laboratoire
L’inlay core en composite répond parfaitement au cahier des charges. Contrairement au chrome cobalt son module d’élasticité est très proche de celui de la dentine (18Gpa). La transmission des forces occlusales se répartissant de manière homogène le long de la racine le risque de fracture catastrophique (entrainant l’extraction de la dent) est plus faible ([1]).
Plus esthétique qu’un inlay core chrome cobalt il peut présenter des avantages dans les secteurs antérieurs. Son assemblage s’effectuant par collage la mise en place d’un champ opératoire ainsi que l’utilisation d’un système adhésif à prise dual sont indispensables afin de s’assurer d’une bonne adhésion. Son état de surface tendre permet si nécessaire d’effectuer facilement des retouches une fois l’assemblage réalisé.
Conception
Préparation
Contrairement à la préparation pour un inlay core en chrome cobalt une désobturation du canal avec des forêts largo entrainant une élimination de la dentine radiculaire n’est pas nécessaire[1]. L’existence de tenons de diamètres variables permet de s’adapter aux différentes situations cliniques et ainsi préserver la dentine radiculaire.
Empreinte
L’obtention d’un modèle en plâtre est nécessaire pour que le prothésiste puisse procéder à sa fabrication. Une empreinte physique au silicone (1 temps 2 viscosités) doit donc être réalisé comme pour un inlay core chrome cobalt.
Fabrication
Après obtention du modèle en plâtre et application d’un vernis d’espacement , le prothésiste applique le composite couche par couche sur le tenon après avoir
appliqué un agent de couplage sur ce dernier. Le moignon est ainsi reconstitué par apport successif de composite photopolymérisé . Il est primordial que le tenon occupe toute la hauteur du
moignon afin d’obtenir une meilleure résistance mécanique de l’inlay core.
Essayage et scellement
Après mise en place du champ opératoire l’inlay core est assemblé par collage. Un traitement de la surface dentaire par sablage, mordançage suivi de l’application
d’un système adhésif a prise dual est réalisé. L’application d’un agent de couplage (silane) sur la surface de l’inlay core est effectué. L’assemblage est ensuite réalisé au moyen d’un composite
de reconstitution corono radiculaire (Multi core, Para Core, Gradia Core…) ou d’une colle avec potentiel d’adhésion (Panavia).
(fig 3) (fig 4) (fig 5)
Bibliographie :
[1]. Akkayan et Gülmez, Resistance to Fracture of Endodontically Treated Teeth Restored with Different Post Systems .
2. Magne et al., Ferrule-Effect Dominates Over Use of a Fiber Post When Restoring Endodontically Treated Incisors .
3. Lima et al., Influence of Ferrule Preparation with or without Glass Fiber Post on Fracture Resistance of Endodontically Treated Teeth.
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