Dépistage du diabète organisé par le Lions Club & LIDER Diabète à l'ADF 2022

En tant que partenaire de l’UFSB, le Lions Club & LIDER Diabète organiseront un dépistage du diabète pendant le congrès de l’ADF* - AO #53 Octobre 2022

*Congrès ADF - 4ème étage, près des escalators, côté Neuilly Mercredi, jeudi et vendredi de 10h à 18h

 


Gratuit, indolore et rapide, la mesure de la glycémie, prise indépendamment de l’heure du dernier repas, est un indicateur fiable du risque diabétique. 8 000 amputations par an hors accident, 1 000 cas de cécité par an, première cause de dialyse rénale, le diabète tue un Français toutes les 17 minutes et coute plus de 7,5 Mds d’euros à la collectivité chaque année. Près de 800 000 Français sont diabétiques sans le savoir. L’urgence nationale est au dépistage. 2, 3 minutes suffisent à connaitre votre statut glycémique et peuvent vous sauver la vie.

Jacques Bessade, Président du Lions Club Paris Monceau Grande Armée et délégué LidEr diabète, revient sur les traitements du diabète.

 

 

Les médicaments du diabète de type 1 (ameli.fr)

 

Le traitement du diabète de type 1 est quotidien et à vie ; il ne doit jamais être interrompu. Il a pour objectif de contrôler la glycémie et repose sur l’apport d’insuline qui n’est plus fabriquée par le pancréas en quantité suffisante. Le choix du type d’insuline (insulinothérapie) dépend de l’objectif défini avec le médecin pour le contrôle de la glycémie.

Les insulines sont des biomédicaments et sont classées en fonction de leur durée et de leur rapidité d’action : les analogues d'insuline d'action rapide ou d'action prolongée (ou insuline lente).

L'insulinothérapie est faite selon le schéma basal-bolus. Elle consiste en l'injection sous-cutanée d’insuline rapide au moment de chaque repas, associée à l'injection d'un analogue de l'insuline d'action prolongée en général une fois par jour. La dose d'insuline doit donc être ajustée à chaque injection. Elle doit être adaptée : au poids, pour le calcul de la dose initiale ; aux résultats de la glycémie, qui varient tout au long de la journée ; aux repas et à l’activité physique réalisée qui entrainent des modifications de la glycémie.

 

Les différents modes d'administration d’insuline

L’insuline est un médicament qui doit obligatoirement être injecté directement sous la peau car si l'insuline était avalée, l’acidité de l’estomac la détruirait avant qu’elle n'ait été absorbée.

Les injections d'insuline se font sous la peau, à l'aide d'un stylo à injection rechargeable muni de cartouches ou jetable ; d'une seringue ; d'une pompe à insuline (appareil d’une taille plus petite qu’un téléphone portable) composée d’un boîtier. La personne diabétique le porte sur elle. Il contient un réservoir dans lequel l’insuline est conservée. La pompe à insuline est composée d’un petit moteur silencieux (composantes électroniques) extrêmement précis et programmable, qui administre l’insuline et d’une tubulure en plastique souple. Elle conduit l’insuline jusqu’à un cathéter souple placé sous la peau. Les pompes patch n’ont plus de tubulure.

Dans son fonctionnement, une pompe reproduit ce que l’organisme fait naturellement. Elle délivre de petites doses d’insuline tout au long de la journée, selon un débit de base ; des doses supplémentaires au moment des repas, pour prendre en charge les glucides (bolus). La pompe à insuline contient de l'insuline rapide (à action immédiate). La personne diabétique détermine les doses à délivrer, selon divers paramètres.

 

Les médicaments du diabète de type 2 (ameli.fr)

 

Le traitement du diabète de type 2 vise à rétablir l’équilibre de la glycémie selon différents mécanismes d’action. Le médecin traitant prescrit des médicaments antidiabétiques lorsque le contrôle de l’alimentation et l’activité physique ne suffisent pas à maintenir un taux de sucre approprié dans le sang. L’objectif est d’aider l’insuline produite par l'organisme à agir, de stimuler sa sécrétion, de ralentir l’absorption des glucides et d’augmenter l’élimination urinaire des glucides.

Il existe plusieurs familles de médicaments antidiabétiques qui diffèrent par leur mode d’action.

Certains sont des médicaments oraux :

  • Biguanides (Stagid..)
  • Sulfamides (Diamicron…)
  • Inhibiteurs des DPPIV (Januvia…)
  • Inhibiteurs des alpha glucosidases (Diastabol…)

Les autres médicaments sont injectables :

  • Insuline (Humalog…)
  • GLP-1 (Victoza…)

Ces médicaments diffèrent également par l'intensité de leur action et par leurs effets secondaires. Le traitement du diabète peut évoluer en fonction de ses résultats. Il débute habituellement par un antidiabétique oral. Il est recommandé de débuter le traitement par de la metformine, ou en cas d'intolérance ou de contre-indication à celle-ci, par un sulfamide hypoglycémiant. En cas de résultats insuffisants, deux médicaments antidiabétiques aux modes d'action complémentaires, sont associés.

Il est parfois nécessaire pour normaliser le taux de sucre, d’ajouter au traitement un troisième antidiabétique oral, ou de l’insuline.

 

Pourquoi réaliser une autosurveillance de la glycémie ?

 

L’autosurveillance de la glycémie permet de suivre l’équilibre du diabète et d’adapter le traitement si nécessaire, en cas de variation de la glycémie : trop élevée, on parle d’hyperglycémie et trop basse, on parle d’hypoglycémie.


Autosurveillance en cas de diabète de type 1

L’autosurveillance est systématique en cas de diabète de type 1. C’est un élément clé pour le suivi du traitement par insuline. En cas de diabète de type 1, le pancréas ne fabrique plus suffisamment voire plus du tout d’insuline. Le traitement repose sur l’apport de cette hormone. Comme la glycémie varie au cours de la journée (soit naturellement, soit suite à l’apport de glucides) la dose d’insuline doit être adaptée à ces variations. Pour cela, plusieurs injections d’insuline sont en général nécessaires.

Dans le cadre de l’autosurveillance du diabète de type 1, le médecin définit la fréquence à laquelle vous devez réaliser les mesures glycémiques.

 

Autosurveillance en cas de diabète de type 2

L’autosurveillance de la glycémie est proposée par le médecin dans certaines situations en cas de diabète de type 2. Elle intervient en complément du dosage de l’hémoglobine glyquée, qui reste l’élément central pour apprécier l’équilibre du diabète

 

L’autosurveillance de la glycémie permet de :

  • mieux comprendre l’influence de l’alimentation, d’une activité physique, du stress, des maladies ou d’un nouveau médicament sur votre glycémie ;
  • confirmer un épisode d’hypoglycémie, pour agir rapidement en fonction de la conduite à tenir définie avec le médecin ;
  • repérer des épisodes répétés d’hypoglycémie et d’hyperglycémie.

Si un traitement par insuline est envisagé, l’autosurveillance permet de se préparer et de se familiariser avec cette pratique.

 

Dentisterie et diabète

 

Près de trois millions de Français sont traités pour un diabète de type 2, soit 10 % des plus de 45 ans. Le diabète est souvent associé à d’autres pathologies : obésité, hypertension artérielle, dyslipidémie, maladies cardio-vasculaires.

La prise en charge du patient diabétique commence par l’interrogatoire qui permet de déterminer le type de diabète (1 ou 2), son contrôle (glycémie et hémoglobine glyquée HbA1C) et les médicaments pris (insuline, sulfamides, biguanides et autres) ainsi que le régime observé avant de débuter le traitement parodontal.

Si le diabète n’est pas équilibré (HbA1C > 7 %), le risque infectieux augmente, en particulier si l’inflammation gingivale n’est pas contrôlée : l’antibioprophylaxie est alors nécessaire si l’acte est sanglant et la réalisation d’un traitement parodontal chirurgical peut être contre-indiquée.

Le diabète non équilibré aggrave la sévérité et la progression de la maladie parodontale et augmente le risque de perte dentaire1. Pour cette raison, un grand nombre de diabétiques présentent une parodontite2. Une augmentation de l’hémoglobine glyquée de 1 % est associée à une hausse moyenne de la perte d’attache de 0,7 mm. La progression de la parodontite sera particulièrement aggravée dans le cas des poches les plus profondes. Le risque de perdre une dent est 36 % plus élevé que chez un non diabétique 3.

Un bilan parodontal doit être proposé à tous les patients diabétiques.

Le patient doit être informé des répercussions du diabète sur le parodonte et des complications de la parodontite sur son diabète. Une prise en charge non chirurgicale, qui débutera par l’apprentissage des techniques d’hygiène orale et la prescription du matériel adapté, doit ensuite être instituée chez tous les diabétiques atteints de maladie parodontale, quel que soit le contrôle de la glycémie. Les modalités du traitement doivent cependant être adaptées selon le taux d’HbA1C puisque la réponse au traitement est moins favorable si le diabète n’est pas équilibré.

La prise en charge des patients présentant un taux d’HbA1C < 7 % équilibré et stable est identique à celle d’un patient non diabétique.

En présence d’un patient diabétique non contrôlé avec un taux de HBA1C > 7 %, la prescription d’une antibiothérapie dans l’heure qui précède le débridement, et poursuivie 6 jours, permet d’obtenir une réduction de la profondeur de poche, mais peu de gain d’attache clinique.

En présence d’un taux d’HbA1C > 7 %, la phase chirurgicale est le plus souvent contre-indiquée et les patients suivent alors une thérapeutique parodontale de soutien jusqu’à ce qu’ils atteignent un taux compatible avec une chirurgie parodontale. Par la suite, il est recommandé de suivre les patients diabétiques tous les 3 mois en moyenne selon le statut glycémique et le risque parodontal. Les patients dont le diabète est mal contrôlé présentent un risque élevé de récidive de la parodontite.

 

Plusieurs études ont montré que la présence d’une parodontite sévère augmente le risque :

  • de développer un diabète de type 2,
  • de présenter des complications du diabète telles que les rétinopathies,
  • et de mourir d’une maladie cardiovasculaire, surtout chez les patients diabétiques avec co morbidités et insuffisants rénaux chroniques.

Plus encourageant, plusieurs méta-analyses incluant des essais contrôlés randomisés confirment l’amélioration du contrôle de la glycémie après une thérapeutique parodontale menée avec succès chez les patients présentant un diabète de type 2. La diminution de l’HbA1C varie de 0,27 à 0,48 % à 3 mois, ce qui est comparable en termes d’amélioration à l’ajout d’un second antidiabétique oral.

Près de 25 % des adultes diabétiques ne sont pas diagnostiqués, en particulier chez les moins de 60 ans. L’absence de diagnostic et donc de prise en charge augmente le risque de complications du diabète.

Il existe donc un besoin de dépistage dans les populations à risque : plus de 45 ans, obésité, hypertension artérielle, antécédents familiaux de diabète ou maladie cardiovasculaire.

Chez ces patients, une recherche systématique au cabinet dentaire par un bilan biologique (glycémie à jeun et HbA1C) identifie, selon les études entre 1 et 14 % de diabétiques et entre 20 et 90 % de pré diabétiques4. Une échelle d’évaluation du risque, comme le FindRisc, peut être un outil utile dans la pratique quotidienne pour indiquer la réalisation d’un bilan biologique5.

 

Bibliographie et ressources

1.Kocher T, König J, Borgnakke WS, Pink C, Meisel P. Periodontal complications of hyperglycemia/diabetes mellitus : Epidemiologic complexity and clinical challenge. Periodontol 2000, 2018 ; 78 (1) : 59-97.

2.Eke PI, Wei L, Thornton-Evans GO, Borrell LN, Borgnakke WS, Dye B, et al. Risk Indicators for Periodontitis in US Adults : NHANES 2009 to 2012. J Periodontol 2016 ; 87 (10) : 1174-85.

3.Demmer RT et al. The influence of type 1 and type 2 diabetes on periodontal disease progression : prospective results from the Study of Health in Pomerania (SHIP). Diabetes Care 2012 ; 35 (10) : 2036-42.

4.Glurich I, Bartkowiak B, Berg RL, Acharya A. Screening for dysglycaemia in dental primary care practice settings : systematic review of the evidence. Int Dent J 2018 ; 68 (6) : 369-77.

5.Lindström J, Tuomilehto J. The diabetes risk score : a practical tool to predict type 2 diabetes risk. Diabetes Care 2003 ; 26 (3) : 725-31.

Gondel O., Deguet S., Messeca C.,Biosse-Duplan M. Prendre en charge la maladie parodontale d’un patient présentant une pathologie générale : Exemple du diabète de type 2. L'Information Dentaire n°14 - 7 avril 2021.

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