La première définition des maladies péri-implantaires remonte à 1994 (Alberktsson et Isidor). Definition : Péri-implantite : perte osseuse ≥ 3 spires + saignement +/- suppuration
Cette définition ne fait pas l’unanimité ce qui explique des résultats de prévalence fluctuant entre 10 et 50 % dans la littérature. Cependant, la majorité des auteurs s’accordent aux résultats de Mombelli en 2012 pour évaluer une prévalence des péri-implantites autour de 10 % des implants après une période de 5-10 d’observation, soit 19 % des patients concernés.
Ce renseignement doit être admis et intégré dans les informations transmises à tout patient implanté ou à implanter.
L’inflammation péri-implantaire est une maladie pluri-factorielle, concernant au premier titre les patients maîtrisant mal l’HBD, ceux concernés par la maladie parodontale, les fumeurs, les diabétiques et plus généralement, tous les patients atteint par une inflammation chronique généralisée telle que l’OMS l’a défini en 2003. Voilà pourquoi il y deux périodes dans l’histoire de l’implantologie moderne, celle d’avant 2001 et celle d’après, dans laquelle nous vivons et où la péri-implantite est apparue, simultanément à celle des implants à surface rugueuse. S’il est difficile de faire la part des responsabilités des différents facteurs mis en cause, un ensemble d’observations pertinentes doit influencer notre démarche afin d’améliorer la prévention de cette maladie.
Tout d’abord, une maintenance adaptée au profil à risque de chaque patient doit impérativement être mise en œuvre, ce qui n’est pas simple dans le seul pays d’Europe où les hygiénistes n’ont pas droit de cité. Ces patients seront convoqués 2-6 fois par an en contrôle afin d’éliminer le biofilm des surfaces prothétiques.
Un programme de maintenance personnelle doit être instauré. Brosse, brossettes et jet dentaire type Waterpik, seul modèle offrant des embouts tels le Seeker Tip, spécialement destiné à l’environnement péri-implantaire, seront utilisés.
Le sondage initial sera systématisé lors de la pose des prothèses et noté dans le dossier afin de détecter une éventuelle aggravation de sa profondeur qui signerait l’installation d’un process inflammatoire autour de l’implant.
Les prothèses devront faire l’objet d’une réflexion lors de leur conception afin de permettre un nettoyage efficace quotidien. Seront bannies, les limites prothétiques sous-gingivales, sauf en zone esthétique exposée, les surfaces concaves des intrados, véritables pièges à déchets et à plaque, les piliers standard, au bénéfice des piliers CFAO, permettant un meilleur profil d’émergence favorisant le nettoyage et limitant les bourrages inter dentaires, les spoilers de fausse gencive interdisant tout accès au nettoyage imposant de reconsidérer le plan de traitement initial. Enfin, la priorité sera donnée à la prothèse trans-vissée, seule garante d’une absence totale de fusée de ciment dans l’espace péri-implantaire.
Les patients de plus de 55 ans seront systématiquement supplémentés en vitamine D, en accord avec les indications de l’Académie de médecine indiquant que 80 % des français en sont carencés. Ainsi, un traitement à base de Dedrogyl (10 gouttes / jour) sera instauré 1 mois avant l’intervention chirurgicale et 3 mois après.
Si le patient appartient aux catégories à risque, des implants présentant un col lisse et des spires cervicales en titane usiné et non rugueux seront choisis en priorité, afin de faciliter la maintenance ultérieure de ces patients.
Un contrôle occlusal et radiologique annuel sera mis en œuvre de façon systématique.
Enfin, la séance de maintenance comportera un nettoyage du biofilm, complété en cas d’approfondissement du sillon péri-implantaire accompagné d’un saignement au sondage, d’une irrigation spécifique à base de bétadine ou d’hypochlorite de sodium dont le conférencier a détaillé le protocole.