Il existe actuellement deux véritables biocéramiques sur le marché : le TotalFill BC Sealer FKG (en seringue « prémixée ») et le BioRoot RCS Septodont (en mélange poudre liquide). Le TotalFill a pour avantage d’être plus reproductible dans sa consistance mais a pour inconvénient d’être (beaucoup) plus onéreux (Fig. 2). Ce n’est donc plus la gutta qui remplit l’espace, mais le ciment ! La gutta n’est là que pour maintenir le ciment et guider un éventuel retraitement endodontique (Fig. 3). En comparaison avec les ciments gold standard zinc eugénol, les biocéramiques possèdent une stabilité dimensionnelle supérieure, une adhésion grâce aux ions calcium, une meilleure biocompatibilité avec une absence de cytotoxicité et une activité anti microbienne intéressante avec un pH avec qui monte à 12 pendant la prise. Enfin, les biocéramiques sont bioactifs c’est-à-dire qu’elles ont la capacité à entraîner une réponse cellulaire favorable aidant la guérison d’une lésion (plusieurs études entre 2017 et 2020) et ce même en présence d’un dépassement (Fig. 4). La grosse limite des biocéramiques reste le retraitement. Dans la partie du canal où la gutta-percha est présente, le retraitement est similaire aussi bien avec un ciment traditionnel que biocéramique. Cependant, si la partie apicale d’un canal est obturée seulement au ciment biocéramique, il est presque impossible de venir retraiter. Quid donc des endos où la gutta est trop courte à l’apex ? Seule la chirurgie endodontique est alors envisageable.
Comme il a été expliqué précédemment les biocéramiques ont pour avantages d’être simples, rapides et utilisables dans toutes les situations cliniques. Le problème majeur reste leur coût. En effet, le prix d’un gramme d’AH Plus coûte 5 euros contre 200 euros le gramme de biocéramique soit 4 fois plus que le gramme d’or (50 euros) ! Il est intéressant de préciser qu’il faut presque 10 fois plus de ciment biocéramique que de ciment traditionnel pour une obturation. La séance s’est terminée par un échange entre les conférenciers et le public.
Voici quelques réponses
- en cas de perforation, le ciment biocéramique est alors utilisé pour obturer la perforation et le canal de manière conventionnelle ;
- la présence de canal latéral non obturé ne provoque pas de réaction inflammatoire au niveau du parodonte ;
- la résistance au retrait (tug back) n’est pas forcément nécessaire car on vient placer le cône et non le bloquer ;
- pour les 2/3 coronaire ou pour des canaux larges, il ne faut pas hésiter à rajouter des cônes
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