Après compréhension des phénomènes mis en jeu, il convient d’agir sur la cause prédominante et de la contrôler voir si possible de la supprimer. En effet, il semble délicat à un praticien de demander du jour au lendemain à une patiente anorexique/boulimique d’arrêter ses comportements nocifs pour elle premièrement, et ses dents ensuite.
Les thérapeutiques mises en jeu suivront toujours la notion de gradient thérapeutique :
Le dépistage de ces lésions doit être systématique dans une dentisterie fondée sur la prévention et l’interception des pathologies plutôt que sur le traitement des séquelles qui les accompagnent. Il s’agit de préserver un capital amélaire dans un monde où les habitudes et les produits mis à disposition de tous ne font que le diminuer. D’autant plus quand le traitement de ces lésions ne fait pas consensus et la pérennité dépend en grande partie des bons soins que le patient se prodigue chaque jour lors de ses manœuvres d’hygiène bucco-dentaire. Le traitement se doit d’être préventif avant d’être restaurateur. En effet, le site cervical est de par sa nature, une zone fragile et difficile à restaurer. Qu’en sera-t-il de nos restaurations si l’étiologie à l’origine n’est pas comprise et si possible éradiquée ?
De nombreux auteurs ont donné leurs indications de recourir à la mise en place d’un soin restaurateur en site cervical, nous retiendrons celles de Tassery et coll. (2001) qui sont :
En termes de matériau utilisé, nous avons le choix entre les ciments en verre ionomère modifiés par adjonction de résine (CVIMAR) et les résines composites (RC).
Les Ciments en Verre Ionomère (CVI
Les CVI sont issus d’un mélange de poudre de verre avec de l’acide polyalkénoïque.
Les CVI conventionnels ne sont pas abordés ici car leurs propriétés optiques et leur résistance à l’abrasion ne sont pas suffisantes sur le long terme. Afin de pallier à ces faiblesses, les ciments en verre ionomère modifiés par adjonction de résine (CVIMAR) ont vu le jour avec l’ajout d’une petite quantité de résine (5 à 15% de méthacrylate d’hydroxyéthyle : HEMA) qui confère à ce matériau une résistance à l’absorption hydrique quasi immédiate. Néanmoins, il est nécessaire de les protéger à la fin de leur mise en forme par un adhésif fluide appelé coating.
Les CVIMAR sont bien plus résistants que leurs homologues CVI à l’abrasion et ont une stabilité optique accrue, néanmoins elle est moins bonne que les RC. Leur prise se fait par acide-base et par photo-polymérisation. Si l’usage du champ opératoire n’est pas obligatoire, il est toutefois important qu’il n’y ait pas d’eau sur le site au moment de la photo-polymérisation.
La mise en place en première intention d’un CVI permet :
Ce protocole se verra être utile si le CVI est correctement manipulé et s’il est protégé de manière adéquate pendant sa phase de maturation.