Pourquoi savoir gérer les sensibilités lors des traitements d’éclaircissement externe ?
Parce que la demande esthétique est toujours croissante, largement influencée par les médias, les acteurs ou les réseaux sociaux ! Sur 10 patients qui se rendent au sein de votre cabinet, plus de 6 ont des attentes en matière d’esthétique, qu’ils vous le disent lors de la consultation ou pas, et parmi eux 90 % ne sont pas satisfaits de la couleur des dents. Ce phénomène s’explique par l’impact visuel immédiat du blanchiment, qui procure une apparence rajeunie. Les sensibilités secondaires ne sont pas rares, et pourtant peu de praticiens disposent d’une approche structurée et efficace pour les gérer, ce qui peut altérer l’expérience du patient et la réussite globale du traitement.
Bref état des lieux sur nos connaissances actuelles de l’éclaircissement externe ambulatoire
La littérature montre que plus on joue sur la durée et la fréquence, plus le résultat d’un éclaircissement est bon et plus on s’inscrit dans le temps (retarde la récidive de la dyschromie). Donc le fait de réaliser une technique ambulatoire augmente la fréquence. Le fait d’utiliser du peroxyde de carbamide étale dans le temps la libération de peroxyde d’hydrogène comparé à du peroxyde d’hydrogène pure et massivement disponible sur moins de temps. Dans le cadre de Sensibilités on se dirigera vers du 10%. Et la différence clinique entre du 10% et du 16% ne justifie la gestion de 2 produits différents (10 et 16%) à gérer.
Le peroxyde de carbamide à 10% en technique ambulatoire est donc le gold standard de l’éclaircissement dentaire
Un des principes d’action d’un éclaircissement est l’opacification de l’émail. Cet émail opacifié jouera le rôle de filtre lumineux masquant optiquement la dentine et les pigments plus profond.
Ces traitements en ambulatoire peuvent créer des sensibilités transitoires (50% des patients) qui sont souvent mal vécues. C’est pourquoi Laurent Elbeze conseille fortement de prévenir les patients de ce risque et du caractère éphémère de ces effets secondaires, pour éviter de perdre la confiance des patients. Ces sensibilités, pouvant être intenses, sont directement corrélées au temps de port des gouttières, et dépendent aussi de l’état initial des tissus dentaires pré-traitement et l’exposition de la dentine. De plus dentine érodée sera bien plus sensible qu’une dentine sclérotique (hyperminéralisée).
Pour prévenir les sensibilités indésirables
Pour prévenir les sensibilités indésirables lors de vos traitements d’éclaircissement, L. Elbeze a synthétisé la conduite à tenir :
La gestion des sensibilités repose sur deux stratégies : le monitoring du port de gouttière et l’utilisation de nitrate de potassium.
Si les sensibilités apparaissent au bout d’un certain nombre de jours de traitement, une pause d’un jour peut être programmé avec une application de gel de nitrate de potassium en gouttière.
Les lésions carieuses doivent aussi être traitées après l’éclaircissement, car si du nitrate de potassium est utilisé, il n’y aura pas davantage de sensibilités. De plus, il semblerait que tout processus carieux est arrêté par l’utilisation de peroxyde de carbamide. Après le traitement, la reminéralisation est une étape essentielle pour renforcer l’émail, parfois même au-delà de son état initial et pour stabiliser les résultats esthétiques.
Conclusion
La gestion des sensibilités lors d’un traitement d’éclaircissement dentaire nécessite une approche globale, alliant une bonne préparation pré-traitement, ainsi qu’une écoute attentive des ressentis de son patient pour adopter la stratégie la plus adaptée pour poursuivre son traitement d’éclaircissement sans créer de douleurs. L’information transparente et structurée du patient reste la clé d’un traitement réussi, minimisant les risques d’abandon et garantissant une expérience positive pour le patient et le praticien. Il faut rassurer les patients sur ces sensibilités qui ne seront que transitoires, au même titre que des tâche blanches éphémères peuvent apparaître de pendant l’éclaircissement.