Comment réussir ses cas esthétiques,même les plus complexes

Ce jeudi 15 septembre nous avons eu la chance et l’honneur de recevoir, pour notre soirée de rentrée, le charismatique et brillant Pierre Layan pour une superbe conférence sur La gestion des cas esthétiques même les plus complexes.

 

Pierre a rappelé les éléments essentiels à prendre en compte lors de la réhabilitation d’un sourire et nous a donné, dans un format très didactique, étayé de magnifiques cas cliniques, beaucoup d’astuces, de tips and tricks, le tout dans une ambiance chaleureuse et une simplicité remarquable.  

 

Qu’est-ce qu’un cas clinique difficile ?

C’est un cas avec :

• un patient exigeant,
• des substrats hétérogènes entre eux (que ce soit en épaisseur ou en teinte),
• des substrats dyschromiés,
• des cas miroirs,
• des déviations d’axes,
• une ligne du sourire haute car il faudra « gérer le rose ».

Cette conférence était articulée autour de trois axes :

• la communication,
• l’équilibre entre le substrat
• et la céramique, le workflow au service du blanc et du rose.

Concernant la communication, Pierre nous a rappelé l’importance de l’éducation du patient et, pour ce faire, il prend systématiquement 12 photos et explique au patient les notions essentielles à prendre en compte pour l’obtention d’un résultat optimal. Ça rappelle ce fameux slogan Le poids des mots, le choc des photos ! La photo la plus importante reste évidemment celle du visage de face avec sourire pour voir la ligne du sourire, le plan esthétique et le plan occlusal, les corridors latéraux les proportions dentaires et le ratio antérieur, les embrasures occlusales, la ligne des collets, les zéniths, la teinte, la texture de la dent et sa macro et micro géographie, la réflexion de la lumière, la luminosité…

Son approche se veut la moins invasive et la plus naturelle possible bien sûr. Mais pour qu’un sourire soit réussi, il faut qu’il réponde aux exigences du patient… alors Pierre cède parfois aux demandes de dents «super blanches» quand la requête est non négociable 😊

 

Parlant de substrat et d’équilibre avec la céramique : il est clair que quand le substrat est dyschromié, il faut augmenter l’épaisseur de la céramique disponible même si on garde en tête que plus on prépare une dent et plus le substrat va s’assombrir ! 

Il va donc falloir essayer de trouver un équilibre prothétique ou de modifier le substrat. Parfois, on se contentera d’un compromis. Pour l’équilibre prothétique on peut toujours augmenter l’épaisseur de la prothèse, vestibuler les dents ou augmenter l’opacité de la céramique. Sachez que 0,3 mm d’épaisseur de céramique supplémentaire peut nous faire gagner une teinte seulement.

Pierre nous a rappelé que pour tout substrat d’une incisive centrale unitaire dyschromiée, il nous faudra au moins 1,5 mm d’épaisseur pour le masquer et donc fréquemment dans ce type de cas, l’indication d’une facette est plutôt compromise …

 

Comment pouvoir modifier le substrat ?

• Avec un éclaircissement
• Avec éventuellement le remplacement d’un inlay core métal par un inlay core POM (Press On Métal)
• En sablant le substrat avant d’ajouter de la résine opaque pour récupérer et rééquilibrer les teintes des substrats alentour.
  

Pour éviter les difficultés esthétiques il va falloir également faire attention aux cas miroirs parce que dans l’idéal il nous faudra avoir les mêmes matériaux et des épaisseurs équivalentes pour un rendu esthétique harmonieux et homogène.

Pierre a présenté le concept de la double restauration qui consiste à sceller une chape zircone sur un substrat puis coller une restauration céramique par-dessus. Cette technique est vraiment intéressante quand il y a, par exemple, côte à côte, une couronne sur dent naturelle et une couronne sur implant…

 

Concernant le workflow au service du rose et du blanc, Pierre a insisté sur l’intérêt d’intégrer le numérique dans sa pratique quotidienne car cela va vraiment nous aider notamment en cas de déviation des axes (le cas clinique correspondant était vraiment complexe et le résultat bluffant) et de ligne du sourire haute. On pourra faire une planification en 2D avec SmileCloud ou un autre logiciel de planification.

 

Petit aparté : attention au fait que quand le patient est allongé sur notre fauteuil et qu’on détaille son visage ou sa bouche en étant à 12 heures, on a ce que l’on appelle le Thatcher Effect parce qu’on va voir le visage à l’envers et cela induit des erreurs. Penser à bien avoir le patient en face pour l’examiner.

 

Notre intervenant a également parlé des mock up motivationnels et des mock up finaux, de la différence entre les deux : si on ne fait que de l’addition ils seront similaires mais si on a de la soustraction à réaliser, ce ne sera plus le cas.

Le mock -Up motivationnel va être en position beaucoup plus vestibulée car il va être ajusté par-dessus les dents existantes, le mock-up final, quant à lui, simulera la position réelle des futures restaurations et nous servira pour les préparations en tant que guide et pour la réalisation des dents provisoires.

Nous avons pu voir un cas détaillé d’éruption passive altérée et sa gestion par gingivoplastie à l’aide d’un guide réalisé en matchant fichiers STL de l’empreinte optique et DICOM du cone beam.

Enfin nous avons découvert, pour la plupart, l’intérêt de l’utilisation d’une plaque de biovolume en Peek avec insertion de greffon conjonctif, dans la gestion d’un cas de ligne du sourire haute.

Les cas présentés étaient tous superbement iconographiés et traités et grâce à Pierre, ce véritable magicien du sourire, la soirée de rentrée d’Alpha Oméga Lyon restera mémorable.

 

Si vous voulez en savoir plus ou progresser, rapprochez-vous de Pierre Layan pour ses formations Over the shoulder (Paris 8ème).

Les nombreux praticiens, prothésistes et partenaires présents sont repartis enchantés et avec au moins une astuce à mettre en pratique dès le lendemain !

 

Cette soirée nous a permis de présenter les membres du bureau, une vraie belle équipe : Johanna Benchetrit, Alexandra Chemouny, Estelle Amoyal Samuel Bouchoucha, David illouz et Romane Touati, jeune mariée, mais hélas absente ce soir-là, pour laquelle la salle a chanté mazaltov ! Un moment de fraternité intense, Alpha Oméga est réellement une grande famille…

 

Enfin, nous avons également annoncer la réunification des deux chapitres lyonnais et grenoblois avec la présence appréciée de Richard Grigri, et la prochaine soirée, "La pédodontie en omnipratique, ce n’est pas sorcier !" animée par la géniale Camille Laulan dont vous aurez bien bientôt un compte rendu ! 

 

Nos remerciements les plus chaleureux vont vers Pierre Layan qui a accepté notre invitation avec beaucoup de générosité et d’humilité, à nos fidèles partenaires MACSF, Pierre Fabre, DentsplySirona, Labocast, Kuraray, Biotech Dental, Laboratoire Bienfait, Sigma Net Plus Santé, Dental Project et à tous nos membres et participants.